Aujourd'hui, je suis avec un homme, un vrai.
C'est la force tranquille de la mission. Toujours là pour assurer la cohésion
du groupe, il a souvent le mot pour rire afin de détendre l'atmosphère. D'ailleurs,
malgré la barrière de la langue, il ne lui a fallu que deux semaines pour
dompter les subtilités de l'espagnol et faire des blagues hispanophones ! Au
Pérou, il intrigue par sa couleur. Dès qu'il se promène en ville, tous les yeux
se dirigent vers lui et rien ne peut les en détourner. Il est considéré ici
comme le frère de Guy-Christian, Farfan, Balotelli, Matuidi. Vous l'aurez
reconnu, c'est l'homme le plus célèbre de NEOMA, le futur People d'Or 2015 :
Cledor.
Bonjour
Cledor
Comment ça va ?
Comment ça va ?
Très bien, le séjour touche à sa fin, il ne nous
reste qu'un jour entier ... On s'apprête
à partir avec des souvenirs plein la
tête.
Et
comment penses-tu vivre ce départ du CIMA ?
Une chose est sûre: le départ risque d'être difficile, chargé
d'émotions. A vrai dire, je ne sais pas comment je vais réagir. Je suis déjà
triste... Le pire c'est que depuis quelques jours les enfants ne cessent de
nous demander quand est-ce que nous partons, ou encore de rester plus longtemps
et si on reviendra un jour. Il n'est jamais facile de leur répondre que
mercredi, ce seront sûrement des adieux.
A quoi
t'attendais-tu avant de venir ?
Je m'attendais à passer pas mal de temps avec
les enfants, faire plus de démarchage et aider à faire vivre le centre. En
bref, j'imaginais faire beaucoup de petites choses qui peuvent paraître à
première vue insignifiantes mais qui finalement sont importantes pour eux.
Et cela
a-t-il été conforme à la réalité?
Totalement. J'ai même passé plus de temps que
prévu avec les enfants et noué des liens beaucoup plus forts que prévus! Cette
mission a dépassé mes attentes et j'en suis ravi. Et puis cela s'est accompagné
de toutes les petites découvertes que nous faisons lors de la rencontre avec
une autre culture. C'est ce qu'il fait
qu'on apprécie tous autant cette mission.
As-tu
une anecdote à nous raconter ? J'en ai eu pas mal ; certains me croisent
dans la rue et me serrent la main! Vendredi dernier en entrant dans le bus
quelqu'un m'a accosté pour me demander si je venais d'Haïti. On sent que ma
couleur de peau intrigue et cela donne des situations vraiment drôles. Et puis
des anecdotes, il y en a beaucoup, il suffit de regarder le nombre de fous-rire
qu'on a eus avant de s'endormir!
Et ton
souvenir le plus émouvant ?
Il y en a beaucoup trop pour n'en choisir
qu'un.
En souvenir vraiment émouvant, il y a eu le départ d'un jeune du CIMA, Andy ,qui était vraiment quelqu'un d'adorable. Il a décidé de partir car sa maman avait des problèmes de santé. Ce fut vraiment un moment bouleversant.
Mais il y a aussi les cours de math avec Jimmy, mon poulain qui ne connaissait aucune de ses tables de multiplication et qui a fait de gros progrès.
Il y a aussi le moment où Abraham a chanté pour nous. Sa voix était tellement douce, il a réussi à nous faire craquer. C'était vraiment un beau moment.
Tous les soirs passés avec les enfants à discuter, à rire resteront gravés dans nos mémoires.
Et enfin, il y a eu le petit mot du padre, qui rejoint un peu notre sentiment sur le bilan de la mission: une réussite mitigée sur le plan professionnel mais une formidable expérience humaine qui nous a tous profondément touchés.
En souvenir vraiment émouvant, il y a eu le départ d'un jeune du CIMA, Andy ,qui était vraiment quelqu'un d'adorable. Il a décidé de partir car sa maman avait des problèmes de santé. Ce fut vraiment un moment bouleversant.
Mais il y a aussi les cours de math avec Jimmy, mon poulain qui ne connaissait aucune de ses tables de multiplication et qui a fait de gros progrès.
Il y a aussi le moment où Abraham a chanté pour nous. Sa voix était tellement douce, il a réussi à nous faire craquer. C'était vraiment un beau moment.
Tous les soirs passés avec les enfants à discuter, à rire resteront gravés dans nos mémoires.
Et enfin, il y a eu le petit mot du padre, qui rejoint un peu notre sentiment sur le bilan de la mission: une réussite mitigée sur le plan professionnel mais une formidable expérience humaine qui nous a tous profondément touchés.
Le
bilan de ta mission sur le plan professionnel ?
Elle s'est plutôt bien passée. Presque tous les
projets ont été réussis. Il a cependant fallu en reporter certains comme celui
de la mosaïque, qui devrait normalement être remis aux Pérouennais 3.0. Il y a aussi
le projet bibliothèque qui a un bilan mitigé : certes il y a eu une remise en
état et nous sommes en bonne voie pour
collecter les livres, mais l'animation à long terme semble compromise. Nous ne
savons pas si nos ateliers de lecture et de culture seront préservés dans
l'emploi du temps des jeunes. Sinon il y a les cours de langues, de cuisine et
de nivelacion qui ont vraiment été appréciés. C'est donc une source de
satisfaction.
Et sur
le plan humain ?
Au départ, il y avait la barrière de la langue
qui m'a compliqué la tâche pour approcher les plus grands. Mais avec des
efforts, on peut facilement la dépasser et nouer des liens très forts. Ce qui
marque, c'est la rapidité avec laquelle on oublie le passé difficile des
enfants. Et ça donne envie de les aider encore plus. En tout cas, sur le plan
humain, l'aventure a été presque parfaite et nous a apporté énormément.
Et
quelle est la plus grande leçon que tu vas tirer de cette mission, de ces
rencontres... ?
Je crois que c'est de ne jamais juger les gens
sur leur passé mais plutôt de se concentrer sur le présent et leur volonté de
se reconstruire. Déjà, je ne pensais pas qu'à cet âge là, les enfants pouvaient
avoir un passé aussi difficile, aussi lourd. Ce sont des jeune qui ont été
privés de leur enfance. Et c'est vraiment surprenant de les voir rire et
sourire, de voir leur volonté de repartir sur de nouvelles bases. Je crois
qu'il y a beaucoup à apprendre et à observer de cette combativité.
Quels
enfants auront le plus marqué ton aventure ?
Irvin: Au début il était assez difficile de l'approcher. Il n'est pas facile
à comprendre et on sent qu'il a un passé très lourd. Mais il est très
attachant, on sent qu'il a envie de reprendre sa vie en main. Et puis c'est
typiquement la personne qui a encore un côté enfant bien qu'il fêtera ses 18ans
bientôt. C'est vraiment une belle rencontre.
Fernando: Il est fort sympathique. Il fait partie de ces personnes qui ont retrouvé de l'ambition et qui veulent s'en sortir dans la vie. A priori, il souhaiterait travailler dans le génie civil. C'est agréable de voir que le CIMA a su lui donner un nouveau départ.
Jimmy : Mon élève de math arrivé il
y a pas si longtemps que ça au CIMA. Il va a l'école l'année prochaine.
J'espère vraiment qu'il va continuer à être si curieux, intéressé et gentil.
C'est vraiment un mec bien.
Gabriel: Alors lui, c'est un sacré
numéro. Malgré son passé compliqué, c'est quelqu'un qui a toujours le mot pour
rire et sourire. Ce fut un sacré concurrent en terme de niveau pour les
blagues. Mais je pense qu'il a encore beaucoup à apprendre en terme d'humour
(et de drague).
Jeremy: C'est un coup de cœur, une pépite. C'est le petit travailleur qui sourit toujours, qui est sage et qui a su s'intégrer! Il a une grande soif d'apprendre, c'est d'ailleurs en lui donnant des cours d'anglais que j'ai fait sa connaissance. Je pense qu'il a un bel avenir devant lui et qu'il a tout pour réussir. C'est l'enfant parfait, une perle rare.
Présente
nous ton rôle de vice-respo ? Comment l'as tu vécu ?
Mon rôle a vraiment été de seconder Emilie.
C'est-à-dire que je suis là quand elle a besoin d'un avis, d'un conseil, quand
elle a des doutes... Mais j'interviens aussi pour assurer la bonne cohésion du
groupe. C'est un rôle que j'ai vraiment
bien vécu. Et puis il y avait une bonne complémentarité entre Emilie et moi.
C'est pourquoi ce fut vraiment un plaisir d'assumer ce rôle.
Une
porte se ferme mais une autre s'ouvre : Maintenant il va être l'heure de passer
au tourisme : Comment vois-tu la suite de l'aventure?
Une chose est sûre: ca va être très différent.
Personnellement j'avais tendance à oublier que nous étions au Pérou quand nous
étions au centre. Je pense que cela va changer et j'en aurai maintenant
beaucoup plus conscience. Dorénavant, nous allons voir une autre facette du pays
: le Pérou un peu plus touristique! Je suis sûr qu'on va l'apprécier mais c'est
sûr que le début risque d'être un peu plus difficile.
Bon tu
es connu pour ton grand niveau d'humour que ce soit en France, au Sénégal ou au
Pérou: raconte nous une blague.
Pourquoi les péruviens ont-ils tous les ongles bien taillés ?
Parce qu'ils utilisent des lima-ongles
Parce qu'ils utilisent des lima-ongles
Un mot
pour la fin ?
Tout d'abord je veux remercier les Perouennais
1.0 qui nous ont permis, grâce à leur expérience ,de bien préparer la mission,
de la faire avancer, ce qui est de très bon augure pour la suite.
Je veux aussi remercier les Perouennais 2.0 car c'est vraiment une aventure unique et chacun a su apporter sa pierre à l'édifice.
Et enfin je veux remercier tous les enfants sans qui l'aventure n'aurait pas été la même.
Je veux aussi remercier les Perouennais 2.0 car c'est vraiment une aventure unique et chacun a su apporter sa pierre à l'édifice.
Et enfin je veux remercier tous les enfants sans qui l'aventure n'aurait pas été la même.
Merci
beaucoup! Bon courage pour votre deuxième partie de l'aventure.
Besos
Besos
euh... le message que je viens de vous écrire a disparu au moment de la publication ! Je renouvelle ? Je disais merci à Cledor de se livrer ainsi, avec tant de spontanéité et de vérité, j'aime vous découvrir ainsi, j'ai presque l'impression de vous avoir rencontrés !
RépondreSupprimerLa blague sur les "lima-ongles" a fait forte impression ici. Mon mari aurait aimé en être l'auteur !!! Demandez à Laurène, elle confirmera !
Ca a dû être bien dur de quitter les enfants du centre. Heureusement un magnifique tour va vous permettre de garder le coeur et les yeux grand ouverts !
Le petit chat de la maison est en train de traquer le curseur, je vais donc vous dire à bientôt !!! Je ne vois plus l'écran !
En tout cas, faites de belles photos et racontez nous vite !!!! Bonne route !